Le Monument de la Renaissance Africaine est le monument le plus grand d’Afrique.

À Dakar, capitale du pays de la Teranga, l’hospitalité est de rigueur. N’est-ce pas déjà en soi la promesse d’un magnifique séjour ? Entre sites historiques, lieux artistiques et découvertes insolites, Dakar est une cité bouillonnante et haute en couleurs qui réserve son lot de péripéties à qui veut bien s’y aventurer. Visite guidée.

DORMIR

L’Hotel Pullman Téranga, à Dakar, au Sénégal – Photo: MJ Photography / Alamy

Dakar compte pléthore de solutions d’hébergement. Notre sélection est donc loin d’être exhaustive mais propose quelques valeurs sûres qui conviennent à toutes les bourses et satisferont tous les profils. 

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Sans prétention, tout près de la plage de Ngor (pointe des Almadies), la Villa D est une maison d’hôte tout en confort et sobriété avec sa piscine, sa terrasse donnant sur un jardin arboré et ses chambres climatisées équipées du Wi-Fi. 

Charmantes avec leur décoration colorée et singulière, les cinq chambres de la maison d’hôtes ASAO (Association du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest fondée par Valérie Schlumberger) offrent un hébergement solidaire dont les revenus sont reversés à plusieurs initiatives locales. Une belle opportunité pour les adeptes de tourisme responsable.

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Classée quatre étoiles, la Villa Racine est une adresse atypique avec ses chambres au décor décalé, son architecture orientalisante – de type riad, avec patio intérieur – et son rooftop lounge-bar-restaurant.

Au Lagon, les chambres ressemblent à des cabines de bateau et la mer n’est pas bien loin. Une version quatre étoiles du Nautilus !

Niché dans une végétation luxuriante, doté d’une piscine olympique, d’un court de tennis et d’une plage privée, l’Hôtel Jardin Savana possède quant à lui de nombreux atouts. On craque entre autres pour son magnifique jardin et sa décoration moderne relevée de touches traditionnelles.

Rue Bérenger Ferraud, sur la Petite Corniche, le Seku Bi, boutique-hôtel à l’ambiance arty minimaliste, dispose de sept chambres réparties dans deux villas coloniales. Tout près du centre-ville, c’est une bulle de sérénité avec vue sur l’océan.

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Pour un standing supérieur, on peut jeter son dévolu sur le Terrou-Bi, complexe de front de mer récemment rénové (en 2015), situé dans le quartier de la Corniche, qui abrite un casino, possède sa plage privée et une piscine chauffée. 

Autres options, et non des moindres, l’élégant Radisson Blu Hotel – Dakar Sea Plaza ou bien le très bel Hôtel Pullman Dakar Teranga, un cinq étoiles en face de l’Île de Gorée.

MANGER

Le restaurant Bideew, à Dakar – photo:Charles Bah

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Pour déguster une cuisine traditionnelle, goûtue et authentique, rendez-vous Chez Loutcha, dans le quartier du Plateau. Au menu notamment, de grands classiques comme le poulet yassa (sauce au citron et à l’oignon confit) ou le thieboudienne, plat national de riz sauté au poisson et légumes. Sans oublier des spécialités cap-verdiennes, servies dans des portions plus que généreuses.

En visite sur l’île de Ngor, on peut en profiter pour goûter le thiof grillé (poisson local) et les fruits de mer frais de Chez Seck (Sunu Makane), une cantine conviviale sur la plage.

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Le Bideew, situé dans le jardin de l’Institut français Léopold Sédar Senghor, réserve de bien jolies surprises culinaires avec son ambiance bar de plage et son décor mosaïqué. On y sert en prime d’excellents jus locaux comme le bissap (infusion d’hibiscus aromatisée de fraise, vanille et menthe) ou le bouye (fruit du baobab, l’emblème national).

Adresse branchée sur la pointe des Almadies (Ngor) où l’on sert d’exquises crêpes et galettes, le Noflaye Beach permet de se restaurer les pieds dans l’eau, en admirant les figures acrobatiques des surfeurs.

Comme son nom l’indique, l’Épicerie est une épicerie fine, en plein centre du Plateau, qui propose des produits du terroir. Mais c’est aussi un bar à vins et un café aménagé sur le toit terrasse de l’établissement. Une oasis de calme, à l’abri du brouhaha de la ville où il fait bon déjeuner et/ou dîner sans chichis.

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Monté sur pilotis, avec une vue imprenable sur l’Anse Bernard et l’Île de Ngor, le Lagon I est une des tables les plus prisées de la ville. Il s’agit du restaurant de l’hôtel Lagon (baptisé « Lagon II ») dont on apprécie à la fois la cuisine, mix de saveurs locales et internationales, et le décor à la Jules Vernes digne de Vingt Mille Lieues sous les mers. 

Bar-restaurant de bord de mer au style léché, sur la Corniche des Almadies, Le Cabanon propose une carte métissée et variée entre Sénégal et Méditerranée. Le cadre est aussi idyllique que les assiettes sont appétissantes. 

Perché sur les collines de Ouakam, Ô Petit Club Africain – L’appartement combine un restaurant (sur sa terrasse roof-top avec cuisine ouverte), des chambres d’hôtes, un showroom et un espace culturel. Après un premier « club » à Paris, c’est la deuxième adresse de Raoul Coly, le chef star casamançais…

SHOPPING

Un homme tissant un panier traditionnel au marché artisanal de Sénégambie, Dakar – Photo : Elizabeth Reason / Alamy

Pour remplir ses bagages de souvenirs et cadeaux, on n’hésite pas à faire la tournée des marchés. Celui de Kermel, dans le centre historique dakarois, est un bâtiment magnifique, d’inspiration néo-soudanaise, classé monument historique. Sculptures de bois, vannerie, maroquinerie artisanale, bogolan et autres textiles traditionnels, koras (instruments à cordes), tambours… On y trouve de tout. 

Un passage par la cour des orfèvres du marché Sandaga (rénové en 2020) ou par l’allée des marabouts du marché Tilène, dans le quartier populaire de la Médina, ravira les plus audacieux. Rien de comparable aux allées climatisées du Sea Plaza Mall, centre commercial ultra moderne avec ses boutiques de grandes marques, son supermarché, ses salles de cinéma, ses instituts de beauté, etc.

Plus discret, et pourtant réputé, au fond de la Cour des Maures, à Plateau, se trouve l’atelier de Mam Samba Gueye, héritiers d’un des plus grands peintres sous verre du pays.

Sur la corniche Est, après une virée au village artisanal de Soumbédioune, le marché du même nom dévoile, en fin de journée, un ballet trépidant de pirogues d’où les pêcheurs débarquent des bassines entières de poissons frais. D’ici, on n’emporte pas grand chose à part de belles rencontres. 

On en profite aussi pour visiter, tout près de là, le showroom du designer Ousmane Mbaye, as de l’upcycling du métal. Un peu plus loin, route de la Corniche O, la boutique d’Adama Paris, la styliste sénégalaise qui a lancé la Dakar Fashion Week, est un passage obligé pour les modeuses. Tout comme le showroom de la créatrice internationale Selly Raby Kane, niché dans le quartier de Sacré Cœur III.

La ville compte par ailleurs des concepts stores – du Layu Café à FKoncept, en passant par Lulu Home Interior & Café – qui proposent, selon les cas, des vêtements, mais aussi des accessoires de mode, des cosmétiques, des articles d’art et de décoration. 

En parlant de décoration justement, le textile de maison n’est pas en reste grâce notamment aux artistes Johanna Bramble (basée à Ouakam) et Aïssa Dione (dont le showroom est également à Ouakam) qui valorisent le savoir-faire des tisserands locaux.

DÉCOUVRIR

Le Musée d’Art Africain Théodore Monod – photo : Charles Bah

Dakar recèle de nombreux édifices dignes d’intérêt, dépositaires de son passé ancien ou plus récent. Parmi les plus visités figurent : le monument de la Renaissance africaine (une famille de bronze et de cuivre de 52 m qui culminent sur l’une des deux Mamelles, collines volcaniques surplombant Dakar), l’Obélisque (érigée en hommage à l’indépendance du pays en 1960), ou encore la Porte du Troisième Millénaire (qui incarne l’ouverture du continent noir sur le XXI^e siècle).  Le Palais présidentiel, la Grande Mosquée, la Cathédrale du Souvenir Africain, la gare ferroviaire avec sa façade Art déco, la mosquée Massalikul Jinaan (la plus grande d’Afrique de l’Ouest, inaugurée en 2019) ne manquent pas d’attrait non plus.

La « Porte du Non-Retour » de la Maison des Esclaves, qui donne directement sur la mer, où les esclaves étaient emmenés avant leur traversée vers les Antilles, le Brésil, Cuba, les États-Unis ou Haïti, entre autres. Île de Gorée, Sénégal – photo : Charles Bah

L’Île de Gorée, où se trouvent la fameuse Maison des Esclaves (mémorial de la Traite négrière), fondée en 1776, et le Fort d’Estrées, est sans contexte un incontournable. Elle est classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1978. On prend de la hauteur sur le plateau du Castel pour admirer le panorama sur toute l’île et les impressionnants canons installés là au cours de la Seconde Guerre mondiale. Avant de s’en aller, certains ne résisteront pas à l’envie de se procurer de jolis objets auprès des artisans locaux : peintures de sable, bijoux, statuettes de bois…

Ile de Ngor, Sénégal – photography: Charles Bah

Une journée sur l’Île de Ngor, avec son dédale de ruelles pavées aux couleurs chatoyantes et ses maisons décorées de faïence, vaut largement le détour. Cinq minutes de pirogue depuis le continent et on plonge dans une bulle de sérénité. Un petit coin de paradis où il n’est pas rare de croiser des vacanciers célèbres.

Les Arts et la culture tiennent en outre à Dakar une place inégalée en Afrique de l’Ouest. C’est une scène artistique foisonnante. On y compte une forte concentration de musées et galeries tels que : le centre d’art contemporain Raw Material Company de la Camerounaise Koyo Kouoh, incroyable pépinière de talents ; la Maison d’Ousmane Sow dans le quartier de Yoff Village, où on peut voir une trentaine d’œuvres du sculpteur disparu en 2016 ;  l’immense Musée des Civilisations noires, inauguré en 2018, juste en face du Grand Théâtre national ; le Musée d’Art africain Théodore Monod (ancien Institut français d’Afrique noire, créé en 1931), au sein de l’Université Cheikh Anta Diop ; le Musée Léopold Sedar Senghor où l’on découvre l’intimité de l’homme de lettres et chef d’État ; la Galerie Cécile Fakhoury, haut-lieu de l’art africain contemporain…

Les amoureux de la nature et les adeptes du farniente préféreront sans doute une balade au grand air sur la plage de Yoff (au nord de la ville) avec ses lutteurs et ses drôles de calèche. Le célèbre Lac Retba –  dit « lac rose » en raison d’un micro-organisme endémique qui développe un pigment rouge-rosé pour résister à la forte salinité de son eau – est un autre passage obligé. Les plus hardis peuvent pousser jusqu’à la réserve animalière de Bandia, à 65 km au sud de Dakar, sur la route de Mbour.